Publié le 15 Août 2024

lectoure gers - tour du bourreau - tour de corhaut

es historiens n'en font pas cas, et pourtant l'Histoire du rempart de notre ville n'est pas finie. En effet, le promeneur observera que la nature reprend ses droits après la reddition de la ville et le bourreau ayant remisé sa hache dans la tour d'angle désaffectée.

Et c'est un triomphe ! Car certaines fleurs apprécient particulièrement le profil stratégique de cet ouvrage pourtant sévère, l'aplomb les protégeant des coups du cantonnier méticuleux, l'espace dégagé leur offrant une cimaise gargantuesque à la vue des galeries voisines de Baqué, Sainte-Croix et de la vallée du Gers. Fleurs abondant malgré, ou plutôt grâce à un sol maigre, interstitiel, car c'est leur régime, leur discipline. En quelque sorte un champ de conquête botanique là où le bâtisseur pensait installer un glacis minéral. Peut-être ces sauvageonnes, Coquelicot au nord, Giroflée au sud, ailleurs Valériane ou Cymbalaire des murailles, encore appelée "Ruine de Rome" justement, trouvent-elles leur vitalité dans le terreau de l'Histoire ? Mais Rome n'y est pour rien à Lectoure, au contraire. La Pax Romana avait établi la colonie industrieuse dans la plaine, grasse et paisible, sur la voie rectiligne menant de Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges) à Agen. L'empire protecteur ayant chuté sous les coups de boutoir des Wisigoths, et les Vikings cabotant entre Agen et Auch, les Lactorates orphelins jugèrent préférable de se réfugier sur la colline, de fait réinvestir l'oppidum de leurs prédécesseurs Celtibères. Et le dresser plus encore. Les temples antiques démantelés donnèrent de la bonne pierre de taille. Les autels sacrificiels de la bonne fondation. Le menu peuple se blottit au mur des églises. Les jardiniers investirent la place, pacifiquement. Les poulaillers fleurirent. Le rosier Pierre de Ronsard et la cerise Napoléon aussi.

lectoure gers - jardins de ville

 

Alors, le seigneur des lieux, vicomte de Lomagne et d'Auvilar, avant d'offrir dans une corbeille nuptiale ce nid d'aigle à l'ambition de la maison d'Armagnac, s’installât à l'extrémité de l'éperon rocheux qui fut barré au fur et à mesure du développement du bourg par autant de remparts et de fossés que nous avons aujourd'hui de ruelles perpendiculaires à l'artère commerçante.

lectoure gers - ruelles - rue nationale

 

Mais l'Histoire rattrape toujours l'ambition. Un château trop prétentieux ne fait que focaliser les efforts des adversaires qui alors se liguent et mettent le siège. Au pied du système défensif, bien installés sur la prairie bordant les ruisseaux poissonneux et au chaud des salles meunières déguerpies, dix mille cavaliers à l'écusson de Louis le onzième, autant de gens d'arme et les ribaudes qui vont avec, patientèrent jusqu'à ce que la ville tombe comme un fruit mûr, si ce n'est le rempart lui-même. Aujourd'hui, puni, arasé, occulté, n’impressionnant plus personne, le vestige du château d'Armagnac émerge à peine entre l'hôpital-usine et les cimetières où fraternisent paroissiens et tirailleurs sénégalais. Au pied de la citadelle, le paysan retourne l'humus des vieilles batailles.

lectoure gers - hopital - chateau des comtes d'armagnac - cimetière

 

Le vieux Cazeaux racontait à Jean-François Bladé que les Bohèmes vivaient là, dans quelque semblant de grotte, sous les fenêtres de l'hospice du Saint-Esprit. Le macadam périphérique a recouvert leurs danses, leurs chants, guitare mauresque et tambourin. Personne ne reverra plus l'Homme Vert qui parle aux oiseaux, qui est le maître de toutes les bêtes volantes.

 

- Par les moustaches du pape ! reprenait un narquois grisonnant qui avait servi, voilà des gouttières d'églises qui vous crachent du plomb fondu mieux que les mâchicoulis de Lectoure.

Lorsqu'il lance tous les truands, les estropiés et les coquillards de la cour de miracles à l'assaut de Notre Dame de Paris, Victor Hugo n'est pas encore passé à Lectoure, qu'il ne distinguera d'ailleurs qu'en contre-plongée, depuis le relais de poste du Pradoulin, lors de son voyage retour en diligence depuis les Pyrénées en 1843, en parcourant dans la journée l'étape d'Auch à Agen, route décidément très fréquentée. Dommage, car le grand écrivain se double d'un fantastique peintre de châteaux, murailles et vestiges romantiques. Pas de mâchicoulis de ce côté d'ailleurs ; le rocher fondamental suffit, sauf à retenir le duc de Montmorency, sauf à repousser la logorrhée iconographique de notre siècle voyeur et selfiste, mon cyber-carnet y compris.

lectoure gers - été photographique

 

Au sud, chics et exotiques, ses gloriettes exposées à la ronde, selon la saison ou l'heure qui provoquent son humeur de vieillard, le mur d'enceinte resplendit des neiges de Pyrène, émerge incertain à la vue des citadelles concurrentes dans les brouillards automnaux ou bien, immodeste malgré les assauts du temps, s'enflamme aux couchers de soleil glorieux.

 

Au pied de la ville ceinte, Diane ne s'est jamais baignée à la fontaine Hountélie qui sourd de la muraille, les vestales de Cybèle peut-être, le troubadour pourra le chanter si l'historien n'ose. Ce matin lumineux, sans cérémonie, ni grand prêtre, ni saint Clair martyr, comme un passe-muraille cette élégante silhouette d'un temps pandémique disparaîtra derrière la tour colossale qui semble contenir la ville blottie dans ses bras tentaculaires.

lectoure gers - fontaine diane - saint clair

 

Le vieux routier grisonnant de la cour des miracles avait raison, ce rempart a autrefois été coiffé de mâchicoulis, de tours, de bastions et flanqué d'une barbacane, imposant système servant de sas d'entrée à la porte principale de la ville, disons à l'endroit de notre poste actuelle, croissants chauds, un maréchal d'Empire le regard perdu vers le Danube, les premiers boulistes d'une journée comme une autre... Là, refermant la boucle de sa balade, revenu au présent qui s'impose, le promeneur doit faire un peu preuve d'imagination, aidé par le dictionnaire d'architecture médiévale de Viollet-le-Duc. Aidé également par les mémoires du maréchal de Monluc, qui pointa sa canonnade sur la ville coupable de huguenoterie. Une brèche suffit à révéler l'illusion de l'antique édifice. La ville revint à la messe.

lectoure gers - barbacane - monluc - système défensif

 

Comme la soldatesque des rois de France et de Navarre venus soumettre la ville rebelle, comme le promeneur qui redescend à présent vers la Croix-Rouge entre noisetiers et lauriers, jadis, l'étranger ne pénétrait pas librement dans la place.

Pacifiques, pénitents, malades, mais justement parce que pénitents ou malades suspects aux yeux du sergent de ville derrière le judas de son guichet, durant des siècles, des milliers de pèlerins de Saint-Jacques, logés et nourris à l'hospice, hors le bourg, ou plus en amont encore sur le chemin, à La Peyronelle, ont furtivement contourné les murs de la ville pour rejoindre le gué ou le Pont de pile sur la rivière, laissant la citadelle peu charitable derrière eux, espérant d'autres clochers, la clémence d'autres cieux. Notre ceinture monumentale aujourd'hui labellisée, soignée et convoitée, n'a pas toujours été considérée avec émotion... Le patrimoine suinte la misère passée.

lectoure gers - cathédrale - fossés - patrimoine - remparts

 

A présent abattu en maints endroits, ouvert au monde et à son agitation, le rempart est une histoire en pointillés. Le bastion ne dirige plus ses canons sur les routes qui montent à l'assaut de l'étroite patrie. A leur tour, sous les marronniers, les amoureux, les touristes, et Petite Poucette sur son banc, prennent leur quart de garde.

 

                                                                             Alinéas

lectoure gers - bastion - esplanade des marroniers - vallée du Gers

 

© Photos Michel Salanié

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Rédigé par ALINEAS

Publié dans #Histoire, #La vie des gens d'ici

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Publié le 22 Juillet 2024

libellule - demoiselle - odonate - lectoure - gers - gascogne - agrion de mercure

Le carnet d'alinéas a déjà dit son admiration pour la libellule et sa cousine la demoiselle voir ici. Mais voilà qu'une photographe, amateure de talent, nous ramène sur la berge du ruisseau de Foissin pour la reprise saisonnière du ballet gracieux dont on se lasse pas, espérant surprendre l'Agrion de Mercure, rare et discrète danseuse étoile de la qualité de notre environnement, à deux pas de la ville.

 

 

La photographe, Torunn, Norvégienne, est une fidèle amie de la Mouline de Belin. Dans les années 80, entre Vendée et Lectoure, elle chaperonnait deux gamines venues en vacances chez leurs grands-parents, Odette et André. Son prénom la prédestinait pour cette mission de confiance, car il procède du dieu scandinave Thor, idole protectrice mais impitoyable avec les géants qui menacent les dieux... et par extension tous les êtres auxquels nous tenons. Depuis, elle n'a cessé de revenir chez nous, à intervalle, amoureuse des panoramas de la citadelle, de la fontaine Diane, aimant flâner dans notre rue commerçante, prétendument Nationale mais toutefois très exotique pour un regard hyperboréen. Et cette année à nouveau, pour un safari délicat.

Du 5 au 13 octobre prochains, Torunn exposera ses photos dans sa ville de Drøbak, sur le fjord d'Oslo. Notre gracieux insecte gascon y trouvera t-il une cimaise où se poser ? Ce serait alors... "Une demoiselle venue du sud" !

 

L'occasion est trop belle pour Alinéas de quitter un instant notre petit - si, si, il faut être lucide - univers gascon : Torunn nous invite dans son pays, l'un des plus beaux du monde. Magie des grands espaces où semble parfois glisser dans le brouillard l'ombre d'un drakkar.

                                                                                  Alinéas

Aurore boréale à Singsås, Trøndelag

 

Compagnie de mouettes "à l'affut"

 

Le mont Hummelfjell au sud de Røros

 

Séchage de Poissons à Henningsvær, îles Lofoten

 

Sortland, archipel des Vesterålen

 

Pleine lune sur Drøbak

 

Les sirenes de Drøbak, sculpture de Reidar Finsrud

 

Les îles Lofoten

Pour apprécier plus encore le pays de Torunn, deux options : y aller, tentant non ?... ou lire la saga médiévale Kristin Lavransdatter. Les forêts, les montagnes et les fjords majestueux de Scandinavie et leur histoire ne pouvaient pas ne pas inspirer une belle plume. Ce fut Sigrid Undset dont les écrits décrivant la vie nordique au Moyen Âge et réputés pour dessiner d'émouvants portraits de femmes, victimes ou forts caractères, lui ont valu le prix Nobel de littérature en 1928.

" Au fond de la vallée, les ombres plus épaisses faisaient déjà régner le crépuscule sur les terres brunes et nues ; cependant l'air de cette soirée de printemps paraissait saturé de lumière. Les premières étoiles scintillaient, humides et blanches, dans le ciel, là où le vert glauque du couchant se fondait peu à peu avec le bleu sombre de la nuit.
Mais au dessus de la ligne noire des montagnes, de l'autre côté de la vallée, trainait encore un liséré de lumière jaune dont le reflet éclairait la paroi de rocher escarpée qui surplombait la route. Et tout en haut, ce même reflet faisait briller les crêtes neigeuses et étinceler les glaciers, d'où jaillissaient des ruisseaux qui bruissaient sur le versant. L'air tout entier frémissait de leur chant. En bas, le grondement puissant du fleuve leur servait d'accompagnement. Puis il y avait le gazouillis des oiseaux s'élevant de tous les bosquets, de tous les taillis, de tous les coins du bois
."

                               Sigrid Undset - Kristin Lavransdatter - La croix

 

August Cappelen - Cascade dans le Télémark

 

Photos. Tous droits réservés : toropictures2024@gmail.com

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Rédigé par ALINEAS

Publié dans #La vie des gens d'ici, #Beaux arts

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Publié le 17 Juin 2024

Une façon tout à fait efficace, et zen, de reprendre contact avec le réel après plusieurs mois consacrés à notre Gascogne de légendes, de fantaisie et d'arts graphiques : soigner nos rosiers.

Par exemple, ce rosier Banks qui monte à l'assaut de la Borderie de la Mouline de Belin et qui était déjà là il y a cinq ans, lorsque ce carnet exposait notre petite collection de roses.

- Cinq ans déjà, moun diù ! Voyons.

La galerie de rosiers de la Mouline de Belin

 

Mais précoce, au mieux de sa floraison autour de Pâques, notre Banks avait échappé alors à la prise de vues photographiques effectuée au mois de mai pour une chronique publiée en juin. Voilà qui sera réparé. Depuis, ce rosier liane a été élagué plusieurs fois car il est particulièrement vigoureux et pourrait bien, si l'on n'y prenait garde, passer par-dessus le toit et retomber en cascade sur le pas de porte, à l'opposé, avant d'attaquer, libéré et décidé, le chemin de Saint-Jacques et, comme un treillage gargantuesque, la côte vers Lectoure.

Cinq ans ont passé donc. Les hasards de nos cheminements, la complicité d'une voisine, le joli marché aux rosiers de La Romieu... autant d'occasions de compléter aujourd'hui cette revue de nos effectifs charmants et embaumants.

Rosier Banks ou de lady Banks, Banksiae.

Très vivace on l'a dit, sans épines, au feuillage persistant, le rosier Banks offre une floraison abondante, jaune ou ivoire comme ici, par bouquet de cinq ou six fleurs doubles. Idéal pour un escalier, une pergola, on l'a vu dans Lectoure grimper sur un arbre de Judée pour lancer au ciel, fantasque, une estampe aux mauve et jaune entremêlés.

 

Cardinal de Richelieu

Un nom quelque peu trop courtisan pour une rose chevrière souriant au passant sur un chemin perdu du parc naturel régional des Monts d'Ardèche. Mais que fait à ce bout du monde cette belle double ? Bouturée, patiemment acclimatée au fond du vallon de Saint-Jourdain, savoureusement parfumée.

 

Cocktail

Distinguée "rose favorite du monde" par la Fédération mondiale des sociétés de roses en 2015, elle occupe également une place de choix à la Mouline pour saluer nos arrivants de ses bouquets luxuriants qui répondent au souvenir des éclats de rire des lavandières qui travaillaient là autrefois pour le confort des bourgeois de la ville.

 

Rosier châtaigne, Roxburghii plena

Classé parmi les rosiers de Chine et du Japon, supposé originaire de l'Himalaya, il doit son nom vernaculaire à son drôle de fruit couvert de piquants comme une châtaigne. Photos d'emprunt. Cycle végétatif pas encore observé. Nous sommes impatients...

 

Vesuvia

Une grande églantine d'un velours ardent, qui persévère jusqu'aux premières gelées. Bouturée derrière le charroi d'un jardinier municipal et ici protégée des chevreuils le temps de bien s'installer.

                                                               

ALINEAS

 

La fleur de l’églantier sent ses bourgeons éclore.
Le printemps naît ce soir ; les vents vont s’embrasser ;

Comme il fait noir dans la vallée !
J'ai cru qu'une forme voilée
Flottait là-bas sur la forêt.
Elle sortait de la prairie ;
Son pied rasait l'herbe fleurie ;


   Alfred de Musset
   Extrait du poème « La nuit de mai »

"La fleur préférée". William Bouguereau

Photos :

- Roxburghii :

Fleur :  Sakurai Midori - wikipédia

Fruit : Krzysztof Ziarnek, Kenraiz

- Autres variétés © Michel Salanié

 

 

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Rédigé par ALINEAS

Publié dans #Botanique

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Publié le 28 Mai 2024

C’est l’un des sujets abordés par la médiathèque de Lectoure dans l’exposition « La thématique Pertuzé » encore en place jusqu’au samedi 1er juin… une façon de compartimenter l’œuvre immense et complexe de notre illustrateur, pour mieux l’explorer, la comprendre, puis dans un deuxième temps l’appréhender à nouveau dans son ensemble et l’apprécier entièrement.

En effet, Pertuzé est un excellent portraitiste : classique ou caricaturiste, naïf et cependant expressif au premier regard, comme il se doit pour la littérature jeunesse, minimaliste également pour la BD, fantastique, humoristique… Dans tous ces genres, alternativement, notre artiste, en quelques traits, au-delà du physique, illustre les sentiments, les expressions et les caractères.

Petite galerie zoomée pendant notre exposition.

 

Dominique Larrey, Chirurgien d'Empire, d'après Anne-Louis Girodet.

 

L'une des charmantes licencieuses pertuzéennes...

 

Non, ce n'est pas "Gascogne céleste". Mais "Gascons à table"...

 

Les sorcières n'ont pas toujours l'air méchantes, mais ne vous y fiez pas...

 

Lui, c'est clair.

 

Dessin minimaliste mais un maximum de présence

 

Marceu Esquieu, l'Occitanie portraiturée !

 

Le Basa Jaun des montagnes basques, qui me paraît moins terrible que sa légende non ?

 

Rien qu'un peu de noir sur du papier blanc, disait-il.

 

Farniente enfin. Pertuzé a rangé sa palette.

 

C'était la dernière chronique de notre hommage à Pertuzé. Dans quelques jours votre carnet d'alinéas reprendra le cours normal de ses rubriques variées et toujours lectouroises. Mais il est probable que "l'illustre illustrateur lactorate" repassera par là...

                                                               Alinéas

 

 

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Rédigé par ALINEAS

Publié dans #Beaux arts

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Publié le 15 Mai 2024

La carrière de Pertuzé, très riche en thèmes divers et largement dispersée sur la grande Occitanie, du Languedoc au Bordelais, de la Garonne aux Pyrénées, a été évoquée lors de l'hommage officiel qui lui a été rendu les 10 et 11 mai. C'était un des objectifs des organisateurs : faire connaître tous les talents, tous les centres d'intérêt de cet illustrateur curieux, ouvert et généreux.

Mais Pertuzé n'a jamais vraiment quitté Lectoure. Il y revient souvent et dessine sa ville comme personne. Bien sûr, Jean-François Bladé son compatriote tient une place prépondérante dans cette oeuvre. Les contes de Gascogne que Pertuzé a magnifiquement modernisés, tout en les respectant à la lettre, seront à l'affiche vendredi 17, grâce à l’association les Gasconnades.

Le lendemain, samedi 18, Michel Salanié commentera une grande part des illustrations de Pertuzé consacrées à Lectoure. Personnages célèbres ou oubliés, monuments, anecdotes... Le panthéon personnel de ce Lectourois original et très bien documenté.

Enfin, dimanche, à 17 heures, ce sera le Pertuzé-auteur que l'association Lectoure à voix haute lira, en balade dans la ville, au son de l'accordéon. Souvenirs, caractères, ambiance... un Lectoure aujourd'hui disparu. Sans nostalgie. Juste la mémoire.

                                                              Alinéas

Qu'on se le dise !

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Publié dans #Beaux arts, #La vie des gens d'ici

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Publié le 11 Mai 2024

Du 11 au 26 mai, à l’Office de tourisme de Lectoure, une exposition présentera une magnifique collection d’affiches, dont un grand nombre appartient au fonds du musée Dupuy des arts précieux de Toulouse. Ces affiches sont révélées au public pour la première fois depuis leur archivage dans les rayonnages sécurisés de la capitale régionale.

L’art de notre illustrateur y est magistralement mis en valeur.

Jean-Claude Pertuzé est passé par les Beaux-Arts de Toulouse. Il maîtrise les règles classiques de la perspective, du relief, du modelé… mais en même temps il est enfant du vingtième siècle et il joue alternativement ou simultanément, sans complexe, de l’art moderne, du pop art, de la publicité, du minimalisme de la BD, de la caricature… pour un style très personnel, vivant, plein d’humour et de bonne humeur.

La technique fétiche de Pertuzé, le trait hachuré, trouve sur ce support de communication éphémère un traitement original par rapport aux bandes dessinées et aux ouvrages illustrés de Pertuzé où le noir domine, pour un effet dramatique et intimiste. Ici, au contraire, ce sera le plus souvent la fête, la lumière et le collectif.

Des affiches de tous les thèmes préférés de Pertuzé ont été sélectionnés par Michel Salanié pour que l’exposition soit vraiment représentative du très étendu registre de l’illustrateur : folklore, arts de la scène, littérature, festivités locales traditionnelles…

L’exposition comportera également, grâce à plusieurs collectionneurs, une importante sélection d’ouvrages, de dédicaces, de coupures de presse, d’objets de la vie courante illustrés par Pertuzé, disque, jeu de carte, béret, bouteilles de vin, de whisky, cartes postales… Un inventaire "à la Prévert"… mais "à la Pertuzé".

Pendant trois jours, du 11 au 13 mai, l'exposition "La thématique Pertuzé" sera également visible dans la salle des pas perdus de l'hôtel de ville avant d'être installée à la Médiathèque à partir du mardi 14.

 

Office de Tourisme Gascogne-Lomagne

Accès par la cour de l’hôtel de ville

 

Du 11 au 26 mai. Du lundi au jeudi 15H-18H, les vendredi, samedi et dimanche 10H-12H et 15H-18H.

Informations auprès du comité d’organisation de l’hommage à Pertuzé :

Tél. 06 26 18 52 00

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Rédigé par ALINEAS

Publié dans #La vie des gens d'ici, #Beaux arts

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Publié le 6 Mai 2024

Premier évènement de notre hommage à Pertuzé, illustrateur lectourois, une table ronde pour évoquer l'homme et l'artiste. Bien sûr, ceci s'adresse à nos lecteurs lectourois et voisins que nous invitons à venir nombreux vendredi à la salle de la Comédie mais les abonnés du carnet d'alinéas éloignés aimeront nous accompagner deux semaines encore, virtuellement, sur ce chemin de l'amitié.

 

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Publié dans #La vie des gens d'ici

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Publié le 3 Mai 2024

Rédigé par ALINEAS

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Publié le 1 Mai 2024

N° 19

Pertuzé est-il bédéiste, illustrateur... ou graphiste ? Tout un peu à la fois. Mais quelle différence ?

Voilà ce que nous en dit wikipédia : Un graphiste conçoit des solutions de communication visuelle. Il travaille sur le sens des messages à l'aide des formes graphiques qu'il utilise sur tout type de supports. Le graphiste est alors un médiateur qui agit sur les conditions de réception et d’appropriation des informations et des savoirs qu’il met en forme. Ses connaissances reposent sur la typographie, l'usage des signes et des images, l'art de la mise en page. Le graphiste peut s'exprimer dans le domaine de l'imprimé (édition, affichage), de l'interactivité (web, multimédia), de l'illustration ou de l'animation (dessin animé).

Alors oui, c'est clair, Pertuzé est bien graphiste. Un graphiste de talent. Quelques exemples à l'appui.

Notre Lectourois a conçu plusieurs logos dont celui de l'éditeur Loubatières qui l'a publié de nombreuses fois. Mais comme on ne se refait pas et que l'occasion était tentante, au lieu d'un simple logotype, purement typographique, l'illustrateur revient au galop et associe à la lettre L cette ombre chinoise si caractéristique de la bête dont on reparle avec inquiétude aujourd'hui dans nos alpages. La légende logotisée.

Deuxième corde à son arc de graphiste, nous avons vu il y a deux semaines, avec les étiquettes de vin de la collection Cournot (voir ici), que Pertuzé aimait dessiner des polices de caractères totalement exclusives pour ses clients vignerons. Un autre exemple de typographie bien dans la façon du personnage, humour et esthétique confondus, voici une police de caractères "spécial béret gascon" que nous a communiqué Daan, son ami Néo-Zélandais déjà évoqué (voir ici aussi). On en découvre tous les jours ! Quel travail ! Quelle imagination !

 

Ce qui donne dans la pratique pertuzéenne :

Enfin les ambigrammes.

- Quèsaco l'ambigramme ?

Toujours chez wikipédia, l'ambigramme est une figure graphique d'un mot lisible selon différents points de vue au moyen d'un jeu de symétrie. Le mot ainsi dessiné reste inchangé ou en génère un autre par rotation d'un demi-tour ou par réflexion dans un miroir. Plus généralement, tout mot calligraphié de manière à susciter une double lecture.

Et Pertu est fan. Les prénoms de ses proches, des noms d'écrivains célèbres, ses vœux etc...  Dans l'article de wikipédia, Pertuzé est cité plusieurs fois comme ayant réalisé des ambigrammes particulièrement complexes (ici encore), mais moi ça me fiche la tourniole. Avant d'aller me coucher pour laisser passer, je vous donne un exemple de ce petit jeu. A retourner successivement verticalement puis horizontalement.

- Noonnn ! J'ai pas dit retourner votre ordi !!!

Bling clang zboouuf*!$à##

- Trop tard. L'ordi...

PS. Un grand nombre d'ambigrammes pertuzéens sur le site https://pertuze.tumblr.com/

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Rédigé par ALINEAS

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Publié le 23 Avril 2024

N°18

Après les vins du Sud-Ouest étiquetés Pertuzé au restaurant Le Bastard, pourquoi pas un petit whisky bien de chez nous ?

- De chez nous ?  Un spiritueux légendairement british ?

- Eh bien oui, il est possible d’inventer de ce côté du Channel, un bon whisky. Il y faut simplement les mêmes ingrédients que pour inventer une légende : une bonne source, de la créativité et… et l’envie de partager des plaisirs intenses.

Le whisky Black Mountain a trouvé sa source dans la Montagne Noire, entre Castres et Montpellier. On aurait aimé qu’il soit gascon et qu’il choisisse un nom du même tonneau. Mais les proches Cévennes avaient l'avantage d'avoir un petit air de Highlands, plus d’espaces, pour l’eau, et pour la légende. Et on n’attire pas les amateurs de sensations fortes avec une marque chantant avé l'accent du midi*. Pertuzé a dû se poser la question en rencontrant l'équipe qui a lancé cette aventure spiritueuse, mais la légende du louglier, un vague cousin de la bête du Gévaudan, mi-loup, mi-sanglier, a dû le convaincre qu’il y avait là matière à dessiner. Dessiner noir, comme on l'aime. Un peu épicé aussi. Comme un bon whisky.

La BD dont nous vous offrons une planche cette semaine a eu du succès. Le Black Mountain aussi. Normal, il est passé dans des futs d’Armagnac… On y revient toujours.

* On ne me l'a pas demandé, mais si vous voulez mon avis, le Floc gascon c'est pas mal, mais le nom...

Vous trouverez le whisky Black Mountain dans toutes les bonnes boutiques cavistes de la région toulousaine. Et à Lectoure aux Fleurons de Lomagne.

http://black mountain whisky

A la semaine prochaine ?

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Publié dans #Beaux arts

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