beaux arts

Publié le 15 Mai 2024

La carrière de Pertuzé, très riche en thèmes divers et largement dispersée sur la grande Occitanie, du Languedoc au Bordelais, de la Garonne aux Pyrénées, a été évoquée lors de l'hommage officiel qui lui a été rendu les 10 et 11 mai. C'était un des objectifs des organisateurs : faire connaître tous les talents, tous les centres d'intérêt de cet illustrateur curieux, ouvert et généreux.

Mais Pertuzé n'a jamais vraiment quitté Lectoure. Il y revient souvent et dessine sa ville comme personne. Bien sûr, Jean-François Bladé son compatriote tient une place prépondérante dans cette oeuvre. Les contes de Gascogne que Pertuzé a magnifiquement modernisés, tout en les respectant à la lettre, seront à l'affiche vendredi 17, grâce à l’association les Gasconnades.

Le lendemain, samedi 18, Michel Salanié commentera une grande part des illustrations de Pertuzé consacrées à Lectoure. Personnages célèbres ou oubliés, monuments, anecdotes... Le panthéon personnel de ce Lectourois original et très bien documenté.

Enfin, dimanche, à 17 heures, ce sera le Pertuzé-auteur que l'association Lectoure à voix haute lira, en balade dans la ville, au son de l'accordéon. Souvenirs, caractères, ambiance... un Lectoure aujourd'hui disparu. Sans nostalgie. Juste la mémoire.

                                                              Alinéas

Qu'on se le dise !

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Publié le 11 Mai 2024

Du 11 au 26 mai, à l’Office de tourisme de Lectoure, une exposition présentera une magnifique collection d’affiches, dont un grand nombre appartient au fonds du musée Dupuy des arts précieux de Toulouse. Ces affiches sont révélées au public pour la première fois depuis leur archivage dans les rayonnages sécurisés de la capitale régionale.

L’art de notre illustrateur y est magistralement mis en valeur.

Jean-Claude Pertuzé est passé par les Beaux-Arts de Toulouse. Il maîtrise les règles classiques de la perspective, du relief, du modelé… mais en même temps il est enfant du vingtième siècle et il joue alternativement ou simultanément, sans complexe, de l’art moderne, du pop art, de la publicité, du minimalisme de la BD, de la caricature… pour un style très personnel, vivant, plein d’humour et de bonne humeur.

La technique fétiche de Pertuzé, le trait hachuré, trouve sur ce support de communication éphémère un traitement original par rapport aux bandes dessinées et aux ouvrages illustrés de Pertuzé où le noir domine, pour un effet dramatique et intimiste. Ici, au contraire, ce sera le plus souvent la fête, la lumière et le collectif.

Des affiches de tous les thèmes préférés de Pertuzé ont été sélectionnés par Michel Salanié pour que l’exposition soit vraiment représentative du très étendu registre de l’illustrateur : folklore, arts de la scène, littérature, festivités locales traditionnelles…

L’exposition comportera également, grâce à plusieurs collectionneurs, une importante sélection d’ouvrages, de dédicaces, de coupures de presse, d’objets de la vie courante illustrés par Pertuzé, disque, jeu de carte, béret, bouteilles de vin, de whisky, cartes postales… Un inventaire "à la Prévert"… mais "à la Pertuzé".

Pendant trois jours, du 11 au 13 mai, l'exposition "La thématique Pertuzé" sera également visible dans la salle des pas perdus de l'hôtel de ville avant d'être installée à la Médiathèque à partir du mardi 14.

 

Office de Tourisme Gascogne-Lomagne

Accès par la cour de l’hôtel de ville

 

Du 11 au 26 mai. Du lundi au jeudi 15H-18H, les vendredi, samedi et dimanche 10H-12H et 15H-18H.

Informations auprès du comité d’organisation de l’hommage à Pertuzé :

Tél. 06 26 18 52 00

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Publié le 1 Mai 2024

N° 19

Pertuzé est-il bédéiste, illustrateur... ou graphiste ? Tout un peu à la fois. Mais quelle différence ?

Voilà ce que nous en dit wikipédia : Un graphiste conçoit des solutions de communication visuelle. Il travaille sur le sens des messages à l'aide des formes graphiques qu'il utilise sur tout type de supports. Le graphiste est alors un médiateur qui agit sur les conditions de réception et d’appropriation des informations et des savoirs qu’il met en forme. Ses connaissances reposent sur la typographie, l'usage des signes et des images, l'art de la mise en page. Le graphiste peut s'exprimer dans le domaine de l'imprimé (édition, affichage), de l'interactivité (web, multimédia), de l'illustration ou de l'animation (dessin animé).

Alors oui, c'est clair, Pertuzé est bien graphiste. Un graphiste de talent. Quelques exemples à l'appui.

Notre Lectourois a conçu plusieurs logos dont celui de l'éditeur Loubatières qui l'a publié de nombreuses fois. Mais comme on ne se refait pas et que l'occasion était tentante, au lieu d'un simple logotype, purement typographique, l'illustrateur revient au galop et associe à la lettre L cette ombre chinoise si caractéristique de la bête dont on reparle avec inquiétude aujourd'hui dans nos alpages. La légende logotisée.

Deuxième corde à son arc de graphiste, nous avons vu il y a deux semaines, avec les étiquettes de vin de la collection Cournot (voir ici), que Pertuzé aimait dessiner des polices de caractères totalement exclusives pour ses clients vignerons. Un autre exemple de typographie bien dans la façon du personnage, humour et esthétique confondus, voici une police de caractères "spécial béret gascon" que nous a communiqué Daan, son ami Néo-Zélandais déjà évoqué (voir ici aussi). On en découvre tous les jours ! Quel travail ! Quelle imagination !

 

Ce qui donne dans la pratique pertuzéenne :

Enfin les ambigrammes.

- Quèsaco l'ambigramme ?

Toujours chez wikipédia, l'ambigramme est une figure graphique d'un mot lisible selon différents points de vue au moyen d'un jeu de symétrie. Le mot ainsi dessiné reste inchangé ou en génère un autre par rotation d'un demi-tour ou par réflexion dans un miroir. Plus généralement, tout mot calligraphié de manière à susciter une double lecture.

Et Pertu est fan. Les prénoms de ses proches, des noms d'écrivains célèbres, ses vœux etc...  Dans l'article de wikipédia, Pertuzé est cité plusieurs fois comme ayant réalisé des ambigrammes particulièrement complexes (ici encore), mais moi ça me fiche la tourniole. Avant d'aller me coucher pour laisser passer, je vous donne un exemple de ce petit jeu. A retourner successivement verticalement puis horizontalement.

- Noonnn ! J'ai pas dit retourner votre ordi !!!

Bling clang zboouuf*!$à##

- Trop tard. L'ordi...

PS. Un grand nombre d'ambigrammes pertuzéens sur le site https://pertuze.tumblr.com/

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Publié le 16 Avril 2024

Première manifestation de l'hommage rendu par ses amis à l'illustrateur lectourois : Exposition à l'Hôtel-Restaurant de Bastard de la collection d'étiquettes de vin de Jean-François Cournot, illustrées par Pertuzé.

 

 

" Venez aux caves ! Venez au vin ! Venez à l'ombre fraîche et odorante où se conservent en flacons  les chaleurs de l'été, l'or et la rouille des automnes. Rien n'est trop beau, rien n'est trop fin ni doré pour qui enveloppera les ambassadeurs des vignobles où chaque pouce de terre vaut de l'or ".

Bernard Clavel

 

Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. La formule est d'Alfred de Musset, qui parlait non pas de boisson mais d'ébats sexuels ! Au sens figuré donc. Il eût dû à l'ivresse préférer la volupté, un état raisonnable qui permet d'apprécier mais modérément et avec lucidité tous les plaisirs... Mais Musset aimait avec excès. Henri IV lui, qui pratiquait également activement l'amour du sexe opposé, ne connaissait pas le flacon, car la bouteille de vin n'a été inventée qu'après son assassinat. Les historiographes ne sont pas d'accord sur les détails de l'évènement, mais noste Enric aurait goûté au Jurançon de sa Navarre natale dès la tétine. Baptême gascon. Et les historiens par contre, ont bien démontré que la consommation de vin de la cour du Béarnais était considérable, à Nérac, puis à Paris une fois la messe dite. De vin en barrique cependant, tiré au pichet. Le flacon et donc l'étiquette sont venus peu après.

Voici une exceptionnelle collection d'étiquettes illustrées par Pertuzé, que nous a confiée Jean-François Cournot, Saint-Clarais, photographe, agent d'artiste, publicitaire et ami de notre illustrateur. Comment celui-ci, Pertuzé, fut-il amené à exercer son art sur une aussi petite surface ? En eût-il le goût ? Jean-François Cournot raconte.

 

Dans les années 70, tous deux travaillent pour l'agence de publicité PBC*. Puis, installés en freelance** chacun de son côté, ils poursuivent leur collaboration. Ils forment l'équipe de base dans le monde du marketing et de la publicité, du concepteur-rédacteur et du créatif. Le premier, Jean-François Cournot donc, assure la relation client et doit traduire en mot l'idée de base à proposer à l'annonceur, l'entreprise qui veut promouvoir son produit. Le créatif lui, l'illustrateur, Pertuzé, doit mettre l'idée en image. Évidemment les rôles ne sont pas figés. On a connu des concepteurs qui s’essayaient à l'illustration et des créatifs ayant une très bonne plume. D'ailleurs les séances de travail, le fameux brainstorming, voient des échanges animés où chacun pousse l'autre dans ses retranchements. Pour faire jaillir l'idée que l'on espère géniale. C'est un couple, complémentaire, où il est indispensable que le courant passe très bien. 

Outre la subtilité d'un accord à deux sur une création intellectuelle de toutes pièces, le dossier est très souvent "charrette", c'est à dire que le client veut la proposition le lendemain et le document d'exécution chez l'imprimeur... pour après-demain. Pas question de lui imposer un délai de réflexion ou de prendre rang. Concurrence oblige. Alors, Jean-François Cournot "débarque chez Jean-Claude" à l'improviste. Il s'est doté d'un panier à provisions qui va permettre au binôme de travailler non-stop et jusqu'à plus d'heure. On ne sort pas d'ici avant d'avoir accouché du concept, d'un slogan et de la maquette en image à présenter au client, après avoir retrouvé ses esprits et choisi les mots pour convaincre. Ça, ce n'est pas le rôle de Pertuzé, introverti, peu versé dans l'art de la négociation commerciale, et qui de son côté reprendra son crayon pour illustrer tout autre chose, voire pour se changer les idées, en espérant que son compère décroche le budget. Chacun son métier.

Jean-François Cournot et Pertuzé interviendront auprès de plusieurs domaines viticoles du Sud-Ouest. Nous avons choisi trois exemples, dans des styles très différents, chacun répondant à des objectifs de communication spécifiques de trois domaines viticoles.

Avec les vignerons de Bellocq, nous avons un Pertuzé en tous points reconnaissable : l'architecture médiévale, la gabare, la mise en scène de ce charroi de barriques, le mouvement. Cependant, le dessin moins hachuré qu'à son habitude et la mise en couleur pastel donnent à cette cuvée une ambiance rassurante, qui sied à la dégustation. Comme le portrait de notre bon roi Henri plus haut, appartenant à la même série.

 

Par contre, avec le célèbre Pacherenc, bien que nous ayons choisi ici la cuvée sec, moins souvent servie, Pertuzé et Jean-François Cournot ont osé une originalité, tant en publicité qu'en matière vinique. En effet le dessin est exécuté au crayon de couleur, technique aujourd'hui rarement utilisée par les illustrateurs et les graphistes. Elle permet à cette série d'étiquettes de la cave de Crouseilles-Madiran de recomposer de façon légère et familière des scènes bucoliques de la vigne et du chai, remplies de spontanéité et de franche gaité.

 

Enfin, nous avons retenu cette étiquette en deux parties, d'un domaine de l'appellation Iroulégy, en Pays basque. Vous n'y voyez pas d'illustration ? En effet, le vigneron demandait une étiquette haut de gamme pour sa meilleure cuvée. Jean-François Cournot proposa cette découpe originale et un graphisme abstrait très soigné. Une stratégie, dira-t-on en langage marketing, qui veut mettre en valeur le nom, pour favoriser sa mémorisation et lui donner une forte personnalité. Une illustration figurative viendrait concurrencer la marque. La frise aux motifs et aux couleurs basques accentue encore l'effet recherché de focalisation sur le nom Mignaberry, qui se distingue ainsi de l'ensemble de l’appellation, le terroir Irouléguy étant logé dans la seconde étiquette qui sert de piédestal, de faire-valoir au domaine. Du grand travail de réflexion marketing à mettre au crédit de Jean-François Cournot. Et Pertuzé me direz-vous ? Egalement au service de ce concept, l'illustrateur a mis en œuvre ses qualités de graphiste. Equilibre des différents éléments, classicisme et modernité réunis... La typographie de cette étiquette est entièrement de la main de Pertuzé. Pas de police de caractère informatique ou d'imprimerie. Chaque lettre est une illustration unique. Du travail d'artiste que les plus observateurs auront déjà remarqué sur les deux premières étiquettes commentées, dans la graphie de Vignerons de Bellocq et celle de Pacherenc de Vic-Bilh.

 

Mais, me direz-vous, choisit-on un vin pour son étiquette ? Le sommelier d'un restaurant digne de ce nom ne présente t-il pas la bouteille et son étiquette au client, celui-là même parmi les convives qui, réputé connaisseur, a consulté la carte et choisi, pour qu'il autorise, au vu du très officiel certificat, l'ouverture du flacon et la libération des parfums et des saveurs ? Faites l'expérience. Postez-vous devant un linéaire de supermarché et regardez le ballet du chaland. Oui, l'étiquette provoque l'acte d'achat. Outre l’appellation de votre préférence, et le prix cependant, l'illustration, la composition, la lisibilité, les couleurs... sont autant d'éléments qui peuvent provoquer le déclic, l'envie, voire... la soif. Et conséquemment, l'étiquette conditionnera le buveur, qui aura, à l'avance, une idée de ce qu'il devrait trouver dans le flacon en fonction de ce que l'étiquette lui aura transmis comme aprioris. Les études ont montré que la dégustation est influencée par l'étiquette. C'est à désespérer de notre liberté, y compris celle de nos sens. Penché sur sa table à dessin, Pertuzé s'en inquiétait-il ?

                                                                      Alinéas

 

Hôtel-Restaurant de Bastard  - Tel. 05 62 68 82 44
info-booking@hoteldebastard.com -
restaurant@hoteldebastard.com

* Publicité Bernard Cadène. Bernard Cadène est aujourd'hui un peintre réputé. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Cad%C3%A8ne

** Travailleur indépendant dans certains métiers dont la publicité. Terme anglais qui n'a pas d'équivalent en français, enregistré par Larousse et Robert mais pas par l'Académie Française.

Documentation : Les étiquettes de vin - Le livre de l'œnographile, Georges Renoy, Ed. Berger-Levrault / Rossel 1981. La citation de Bernard Clavel en exergue est tirée de la préface de cet ouvrage.

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Rédigé par ALINEAS

Publié dans #Beaux arts, #Cuisine, #La Pertuzé de la semaine

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Publié le 26 Mars 2024

En 1996, Pertuzé participe à un hommage à Georges Brassens. Un collectif d'une trentaine des meilleurs bédéistes du moment illustre, chacun à sa façon, un choix des chansons du célèbre et irremplaçable poète-chanteur. Pertuzé choisit L'amandier, dont nous vous proposons la vidéo, ci-dessous en pied de page. Pour une fois, nous passerons sur la symbolique érotique, de l'amandier et de son fruit. Texte à double sens comme souvent chez Brassens. A cette époque, il s'agissait non pas de prude précaution mais d'un exercice de style. Le premier degré est très beau et se suffit à lui-même. Restons-en là.

Pertuzé respecte à la lettre le texte de Brassens. Comme à son habitude, dans ses reprises d'auteurs ou ses collaborations, il se tient très proche du sens, de l'esprit de l'original. Il est au service du texte. Ce n'est pas le cas de tous les autres illustrateurs de ce collectif. En effet, certains interprètent et détournent les paroles de Brassens, ce qui conduit parfois à dénaturer et le style, et le sens de la chanson, comme le fait par exemple Tronchet, spécialiste de l'humour noir, avec Les passantes, l'une des plus belles chansons de la langue française, ode à la femme, caricaturée ici. Ce n'était pas une bonne idée.

Revenons à notre amandier. Pertuzé choisit un style coloré, vif, romantique et faussement naïf, comme Brassens finalement. Sauf la dernière vignette. Car l'histoire d'amour finit mal. La chute est brutale, quelque chose comme un désastre, un bombardement, une fin du monde. La fin d'un rêve pour le moins. Le narrateur-amant s’effondre dans le décor des ruines de sa vie. Une chanson qui n'est légère qu'apparemment.

Brassens 1956-1962, Editions Vents d'Ouest.

Vidéo de L'amandier chanté par Brassens

 

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Publié le 27 Mars 2023

 

 

 

es sculptures d'Erika Fiechter sont petites, des statuettes d'argile, des figurines. Mais elles nous apparaissent géantes, car elles ouvrent des gouffres de sentiments, des horizons de sensations, des voyages au long cours dans l'âme humaine. Dans l'âme végétale aussi. L'arbre y est à la fois tutélaire, totémique, refuge. Et vivant. Si l'individu ou le couple semblent flotter dans l'espace, perdus dans leur questionnement, esseulés, fragiles, à peine soutenus par le geste amoureux, l'arbre offre son corps aux corps, et ses branches leurs élans aux bras qui se dressent à la recherche d'on ne sait quelle divinité, et cependant les retenant à la terre-mère. Parfois l'une et l'autre natures allant jusqu'à s'entremêler dans une extase, la liane amoureuse, le sein qui fleurit.

Dans le monde d'Erika, qui s'il est allégorique n'est pas une illusion, la nudité est une évidence, qui donne toute sa place au geste, à l'humanité absolue. Un langage sans artifice. Une danse en habit de nature. On croit entendre des percussions monter en rythme des profondeurs de la forêt primaire. A moins que ce ne soit un battement de cœurs. Ces couples quasi-gémellaires disent l'éternel essentiel, la tendresse, le soutien, l'offrande.

De toute humanité, dans les entrailles de son abri rocheux, sur l’autel de ses dieux mânes, Homo Naturalis contemple, surpris de sa propre audace, la poignée de glaise qu’il a modelée pour figer l’idée de sa quête d'idéal, pour offrir à ses frères et sœurs l’image d’une espérance partagée.

                                                                                      Alinéas

 

Erika Fiechter a exposé au printemps 2022 à la galerie MGH-LİP de Lectoure. Installée à Vic-Fezensac depuis de nombreuses années, elle pratique également les médecines naturelles. La psychologie et son cadre de vie bucolique lui inspirent les thèmes de ses sculptures.

Contact : akirefiechter@gmail.com

 

Photos © Michel Salanié

 

 

 

 

 

sculpture - communauté de vie - élan vital - joie - spiritualité

 

sculpture - sérénité - abandon corps - naturisme

 

 

sculpture - chat - relation femme arbre animal

 

sculpture - naturalisme - intériorité - équilibre

 

sculpture - psychologie - couple -nudité

 

 

sculpture - méditation - spiritisme - yoga

 

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Publié le 23 Novembre 2021

 

artiste peintre lectoure scalabre
Nocturne

 

aut-il pour peindre ses semblables aussi justement être leur sœur ? Faut-il être homme pour découvrir à chaque belle rencontre que le mystère et la grâce se nourrissent l'un l'autre ?

Je connais ces femmes. Une jolie grand-mère partie trop jeune. L'amie perdue de vue dans les méandres de la vie. Et cette inconnue qui ne m'a pas regardé mais dont le visage me poursuit.

Swan Scalabre est née en Provence et vit aujourd'hui en Lomagne. C'est sans doute, parmi de nombreuses sources d'inspiration, ce qui donne à ses ciels cette puissance et à ses personnages cette authenticité. Bergères, promeneuses du soir, amies partageant quelque secret, âme solitaire ou patiente... Il y a du réalisme dans cet impressionnisme. Une paix intérieure dans ces horizons tempétueux.

- Vous souvenez-vous de ce jardin clos ?

- Reviendrons-nous un jour sur ce chemin finissant si loin du monde ?

Mais il est vain de vouloir partager une émotion. Seul le poète s'y essaie. Encore doit-il invoquer Dieu et de ce fait avouer sa propre ignorance. Invoquer le parfum des roses, le vent et l'abîme.

                                                                          Alinéas

artiste peintre gascogne scalabre
Joséphine

 

artiste peintre lomagne scalabre
Jardin clos

 

exposition lectoure galerie office de tourisme OTGL
Grand vent

 

peinture onirisme scalabre
Bergère

 

 

peinture féminité
Noir absolu

 

peinture romantisme victor hugo
A travers champs

 

artiste peintre scalabre saint clar
Eau sombre

 

cours de peinture scalabre lectoure
Croire

 

Confessions

 

Bergère

Merci à Swan Scalabre pour son aimable accord sur ce choix d’œuvres.

On aura plaisir à en admirer un grand nombre sur le site de l'artiste https://www.swanscalabre.com/

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Publié le 9 Février 2021

photographie de nourisson - baigneur - enfant nu - bébé cadum

 

Un regard innocent et si intense à la fois. Vous serez d'accord, il fallait se dépêcher de le capter ? Saisir un rayon de soleil éphémère sur la muraille aussi, ou une écharpe de brouillard s'évaporant entre les peupliers dorés à l'automne. Et ces nuages qui passent, là-bas, les merveilleux nuages... Vite, arrêtons l'instant, pour en jouir, sinon toujours, du moins encore un peu. Eternelle quête du beau, souvent fugace, toujours indicible. Depuis les fantastiques scènes animalières d'Homo Sapiens tracées d'ocre et de charbon par un doigt sorcier sur la paroi humide de la grotte profonde, façon de chambre noire paléolithique, l'art consiste à figer le temps qui passe, le mouvement, la lumière. Et depuis Nicéphore Niépce, la photographie multiplie et facilite à l'infini les possibilités. Alors, tous artistes ? Munis de notre iphone, publiant sans jury d'admission sur les cimaises virtuelles, instantanément mondialisées. 3 000 images sont diffusées sur Instagram à chaque seconde qui passe !

Ohhh, admirables couchers de soleil tweetisés, ohhh charmants selfies, sitôt likés déjà stratifiés sous une montagne de post amicaux et sponsorisés confondus !

Je ne me moque pas. Je fais partie du jeu.

Mais alors comment distinguer l'essentiel du superflu, l'unique du foisonnement ambiant, le remarquable du facile ? Nous n'avons pas encore beaucoup de recul, mais il semble toutefois que les grands photographes résistent à l'hyper inflation de l'image. Leurs tarifs en salle des ventes tendent à le prouver, mais ce n'est pas uniquement une question d'argent. Je suis sûr que vous vous souvenez d'avoir vu ces photos, ou d'autres, qui nous ont marqués à jamais. C'est sans doute là, la marque de l'art : l'émotion.

Nous avons la chance d'avoir à Lectoure (Goutz, c'est chez nous, non ?), une photographe de talent, éclectique, amoureuse de la Gascogne, dont elle n'est pas la fille et peut-être vaut-il mieux arriver avec un regard neuf, un personnage pétillant, drôle, qui ne mâche pas ses mots, ni ses clichés, et qui défend ses valeurs comme on dit aujourd'hui. Vous devez la connaître. Isabelle Souriment. Tiens, cette photo par exemple, qui a fait la couverture remarquée d'un livre à deux mains*.

lectoure - citadelle - promontoire - éclairage nocturne - clocher cathédrale - village gascogne

 

Si vous ne l'aviez jamais vue, J'imagine que cette photo de Lectoure prise depuis le sommet de notre clocher emblématique devenu trépied gargantuesque, devrait vous troubler. Cette atmosphère irréelle et pourtant si proche est émouvante, pour les lectourois mais aussi pour tous ceux qui aiment cette ville et enfin ceux qui ne la connaissent pas mais en auront inévitablement envie après avoir admiré cet instantané entre chien et loup aux multiples connotations : majesté, couleur, chaleur, fête, sérénité, espaces, cheminements, histoire... C'est vraiment très riche. Et bien vu.

Bien sûr, la photographie est un métier. Il y a la technique, le matériel optique et de plus en plus électronique, les règles de la composition, le sujet imposé... Mais Isabelle y met aussi de l'esprit. Son amour de la Gascogne, et de la Lomagne en particulier, relève d'un choix de vie qui se devine dans son travail. Et puis, il y faut du temps, de la constance, de l'obstination, le secret des grands cœurs, disait Victor Hugo.

Comme toujours dans cette rubrique Beaux-arts, je vais vite arrêter là mon bavardage et laisser toute sa place à l'artiste. Faire un choix est toujours réducteur. Mais cette plongée dans l'abondante photothèque d'Isabelle Souriment fut un moment de plaisir que je voudrais vous faire partager. Ces vues racontent bien la Gascogne d'aujourd'hui, belle, simple et joyeuse. Quelques-unes sont glanées ailleurs sur la planète. Pour l'ouverture d'esprit.

                                                                           Alinéas

 

Pour profiter des photos en plus grand, sélectionner (clic droit en fonction de votre navigateur) puis [Afficher l'image].

 

 

hameau des étoiles - Fleurance Gers - Dome exploration astronomique - observatoire - festival d'astronomie

 

mariée - château gascon - femme joyeuse - robe - wedding in France Gascony - humour

 

insecte - feuille - botanique gascogne Lomagne - macrophotographie isabelle souriment

 

ruine - architecture paysanne - 4 CV - ronce - abandon charme - ambiance gascogne - vieille carcasse

 

selfie - Donald Trump - exposition photographique - humour

 

gascogne - pastel - jaune - paysage - agriculture - bleu de lectoure - isatis tinctoria

 

intérieur - château gascon - mariage - wedding in France Gascony - humour - famille - enfant

 

land art - Teruhisa Suzuki - Saint Elix d'Astarac - Villefranche d'Astarac - branchages tressés

 

portrait de groupe - famille père enfants - amour - affection - sourire

 

la romieu gers - collégiale - cardinal arnaud d'aux - chemin de compostelle - patrimoine unesco

 

portrait vieille femme - paysanne gascogne - cabane - grange - architecture vernaculaire

 

Brass Band - jazz nouvelle orléans - groupe musicien gers

 

couple mariés - photographie nocturne - ciel étoilé - comète Néowise - robe de mariée - amour - romantisme gascogne

 

fjord coucher de soleil

 

PS. Le titre de cet alinéa est emprunté à un grand photographe, parmi mes icônes : Jeanloup Sieff.

  • Toutes les photos aimablement autorisées © Isabelle Souriment.

Sauf les vignettes © Weston, McCurry, Lartigue, Sieff.

  • * Le livre En pays de Gascogne, Photographies Isabelle Souriment et Matthew Weinreb, se trouve encore d'occasion chez Amazon, Fnac etc... Mais faites viiite !
  • On retrouvera avec plaisir d'autres photos d'Isabelle Souriment ici :

https://www.isabelle-souriment.com/

https://www.isasouriphoto.com/blog/

https://www.facebook.com/isasouriphoto

https://www.instagram.com/isasouriwedding/

https://www.isasouriphoto-pro.com/

https://www.instagram.com/isasouriphoto/

https://www.hanslucas.com/isouriment/photo

 

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Publié le 5 Novembre 2020

sculpture lectoure enfant enfance anne-laure pérès

 

 

otre époque est au déboulonnage des statues. Pour ce qui concerne les dictateurs, c'est une fin inscrite dans leur destinée et qui, en général, intervient heureusement assez rapidement après leur disparition, de vieillesse ou conséquemment à une révolte populaire, celle-ci étant également listée dans les aléas de la définition de fonction. Pour les grands hommes, nous le savons : ils resteront debout devant l'Histoire, la grandeur étant peu sensible à la vacuité et la versatilité des foules. Je propose que nous profitions de cette ambiance agitée pour nous tourner vers plus discret, plus tendre, mais non moins profond. Et plus prometteur. L'enfance.

Enfance dont l'artiste que le Carnet d'Alinéas vous présente aujourd'hui, s'est fait une thématique.

Anne-Laure Pérès est Lectouroise. Etablie à Toulouse, elle expose depuis 2011 dans différentes galeries du Sud-Ouest, mais également à Paris et en Provence. En 2018, elle obtient le 1er prix du public au salon Terre et Flamme de Chantepie (Ille-et-Vilaine). Disons également qu'Anne-Laure dispense des formations, cours particuliers et collectifs, et qu'elle propose des animations auprès d'associations et d'entreprises, activités perturbées en ce moment évidemment mais on garde le moral. Vous admirerez certainement son geste, précis et élégant, sur les tutoriaux disponibles sur sa page Facebook.

Anne-Laure travaille également sur commande. Ses coordonnées sont communiquées sous notre galerie de photos.

 

sculpture lectoure enfant enfance anne-laure pérès

 

Anne-Laure Pérès se souvient avoir été marquée par la visite de l'exposition Camille Claudel qui s'est tenue au château de Lavardens en 2008. L'aurore, dernière variation de l'œuvre majeure de la célèbre sculptrice, La petite châtelaine façon Art nouveau, est évidemment éblouissante, mais pour que notre jeune lectouroise soit inspirée à ce point et décide de se lancer, encore fallait-il qu'elle ait la fibre pour y parvenir si vite et si bien. Quant à adopter l'enfance comme sujet de prédilection, les motivations abondent, esthétiques, spirituelles, psychologiques que l'artiste lui-même n'est pas toujours en mesure de distinguer, et pourquoi lui demanderait-on de les exprimer d'ailleurs ? L'art n'a pas besoin de se justifier. L'histoire de la sculpture offre des merveilles de représentation de l'enfance. Il faut chasser de notre esprit les défilés de putti, angelots et autres cupidons de Rome et de la Renaissance, replets et inexpressifs, qui sont à la sculpture antique ce que Mikey est à l'art contemporain. Le site de Brauron, sur la côte de l'Attique, aux environs d'Athènes, recèle un incroyable groupe de statues d'enfants (VIIe siècle av. J.-C) , voués à la déesse de la nature sauvage, Artémis, sculptés non pas dans une position officielle et hiératique, mais d'un naturel étonnant, comme cette jeune fille au lapin. A l'opposé de notre mare nostrum culturel, le norvégien Gustav Vigeland a offert à sa ville d'Oslo, dans le parc Froger qui lui est entièrement dédié, le jovial foisonnement d'une tribu naturiste où, malgré des formes pleines jusqu'à l'épure, annonçant le cubisme, les visages d'enfants, parmi lesquels cet enlacement de jeunes filles espiègles, expriment avec subtilité tous les sentiments de l'innocence et de la joie de vivre.

sculpture lectoure enfant enfance anne-laure pérès

 

Il a fallu choisir les photos du travail d'Anne-Laure que nous reproduisons ci-dessous, une sélection forcément réductrice. Nous aurions également aimé pouvoir tourner autour de ces personnages en vidéo. Ils mériteraient un regard "intégral".

On dit en général que l'art du sculpteur est de savoir "saisir" l'instant, c'est à dire l'expression, le mouvement de son sujet. Par un effet de miroir sujet/spectateur dont Anne-Laure Pérès joue, c'est nous qui sommes saisis par le réalisme de ces scènes. Si les membres sont quelque peu stylisés, les postures elles, sont très étudiées et réalistes, la sculptrice maîtrisant parfaitement les fondamentaux de l'anatomie. Ne dit-on pas en langage courant que "le corps parle" ? Nous sommes ensuite, chacun selon sa sensibilité, captivés par une mimique, par la position des mains ou des pieds, trahissant l'hésitation ou la contrariété, par le regard qui se détourne, pour rêver ou s'échapper, par un ensemble de petits détails infimes donnant au personnage, si fragile pourtant, une présence intense. Sur nos places et nos avenues à la glorieuse perspective, les statues officielles de nos grands hommes n'ont pas toujours cette vitalité. Quand elles ne sont pas totalement creuses.

Le second caractère qui nous paraît s'imposer dans le travail d'Anne-Laure est sa contemporanéité. Ce n'est pas si évident, car bien souvent nous enfermons les enfants dans notre propre histoire et pêchons par nostalgie. Ceux-là ne jouent pas un jeu de rôle. Ils ne prennent pas la pose pour nous faire plaisir. Bien trop décontractés, indépendants, balthusiens. De telle façon que de l'humour, de l'anecdotique qui pourrait nous égarer, nous sommes bien obligés d'en venir à la perception, au second degré, d'une certaine philosophie de vie d'aujourd'hui. Non, ce n'est pas "l'enfance de l'art", mais bien l'inverse. Pour en arriver là, il faut que l'artiste maîtrise non seulement sa technique mais fondamentalement, de surcroît, la psychologie de son sujet, son rôle, son importance dans le groupe humain, la famille, l'école, sa génération, qu'il perçoive enfin son essence d'être, un être en développement certes, mais déjà totalement présent et indispensable à la société. Homme-enfant ou femme-enfant, personnalité à part entière, dès l'instant même où la silhouette émerge de l'argile, sous la main créatrice.

                                                               Alinéas

 

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Balade sous la pluie
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Les cops
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La boucle d'oreille
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L'oiseau

 

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Chuis pas chaud
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La belle affalée
L'ennui

 

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Le songe
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Les trois grâces
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Le rugbyman
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Les bonbecs
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Rêver est un voyage
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Le footballeur

 

Le site web https://www.annelaure-peres.com/

 

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Rédigé par ALINEAS

Publié dans #Beaux arts

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Publié le 4 Septembre 2020

Ce soir-là, on se serait cru à Saint-Germain-des-Prés. Ou Montmartre, pour le relief. Oubliant le masque, comme un prélude audacieux, les rires et les couverts gourmands s'interpellaient joyeusement. Le claret perlait lentement sur son verre à pied. Les caves et les venelles où le soleil n'a que la part congrue rendaient leur fraîcheur. Et puis, le brouhaha se fit murmure, monta une voix, sur quelques accords, à peine enchaînés, sans hésitation reconnus. La gouaille de Léo, le cœur du grand Jacques, le tempo de la guitare de Georges reprenant dans nos mémoires une belle dispute entre vers et prose, entre amour et liberté, révolte et solitude. Dispute interrompue il y a trop longtemps, faute de débatteurs. Ce soir, la voix était femme, vivante, émouvante, là sur cette scène de rue, simple et singulière pourtant.

 

Julie Aimée Debes a donné à cet été gersois un air des années soixante et de distinction mêlés. Hôtel Continental à Condom, villa gallo-Romaine de Séviac, hôtel Collège des Doctrinaires et terrasse de Cigale é Fourmi à Lectoure où elle a troqué la petite robe noire cabaret pour le jean de la chanteuse de rue. Répertoire de rêve. Aznavour, Reggiani, Moustaki qui lui offre le titre de notre alinéa, comme une fleur que l'on lance sur la scène. Et puis je voudrais partager avec vous un moment dont je n'avouerai pas l'émotion, Julie Aimée Debes chante Barbara, malgré sa jeunesse, en quelque sorte de grande Dame à jeune Dame.

La voix est profonde. La diction est claire, qualité si rare aujourd'hui. Couché sous son pin parasol, plage de Sète, le poète apprécie. Ici, je devine ceux qui me connaissent sourire.

- Mais t'es sourd Alinéas !

- Oui, mais j'ai des éclaircies pendant lesquelles je me précipite comme un affamé pour écouter ce qui me manque tant. Sinon, je lis sur les lèvres, et vous reconnaîtrez que ce n'est pas désagréable en l'occurrence.

Julie Aimée Debes est née dans une famille où l'on écoutait Hallyday et Bruel le jour et où l'on jouait de l'accordéon le soir, sur Brassens et Joe Dassin. Moi c'était Véronique Sanson et Dylan. Flirter avec l'anglais et la guitare électrique oui, mais à condition de texte, de sens et de mélodie.

Julie Aimée Debes est venue en pays lectourois par amitié. C'est fou ce que nous comptons d'habitants installés ici pour se rapprocher d'un ami ayant vanté les lieux. Un mode de peuplement enrichissant pour les deux cœurs réunis et pour le pays aussi.

 

Julie Aimée (un prénom que je verrais bien faire un nom de scène) ne copie pas. Elle apporte à chaque reprise sa pâte. Nous aimons cette jeunesse qui n'hésite pas à fouiller le terreau de la langue française pour y retrouver des pépites et les faire briller à nouveau au soleil. Rina Ketty : un siècle d'écart Mama ! Aujourd'hui, je ne vais pas faire mon vieux grincheux, mais tout de même : la langue française est violentée et colonisée. Le retour aux sources est un combat. Eclectique, ce n'est pas une faiblesse mais une source d'inspiration, notre artiste voudra écrire également. Enfin, l’interprète a rencontré Gérard Guidi, un auteur qui lui a offert ceci (extrait):

Ce soir allez savoir pourquoi j’ai envie de me rapprocher de moi

D’aller vers celle que je ne connais pas

Celle qui partage mon quotidien un même corps pour un même destin

Celle différente à la fois

Tant pis si je bascule ma vie sur le versant interdit que personne ne voit

Tant pis si prise de folie je deviens celle qui sommeille au fond de moi...

C'est sûr. Il y faut un peu de folie. De celle qui donne le courage d'exprimer ses sentiments, d'autres aussi, étranges mais beaux, des questions sans réponse et des espoirs sans lendemain. Ne lâche pas Julie Aimée, ne lâche pas le rayon de lune qui nous relie, qui te relie à Prévert, Ronsard et jusqu'à François Villon.

                                                        Alinéas

 

  •  On pourra se procurer le dernier CD de Julie Aimée ici

  • Pour cet alinéa, les belles photos de la soirée de Cigale é Fourmi signées Jérôme Narbonne ont joué le rôle de déclencheur.  https://jeromenarbonne.com/

  • Autres photos :

    • Julie Aimée Debes
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