Pertuzé illustre Brassens

Publié le 26 Mars 2024

En 1996, Pertuzé participe à un hommage à Georges Brassens. Un collectif d'une trentaine des meilleurs bédéistes du moment illustre, chacun à sa façon, un choix des chansons du célèbre et irremplaçable poète-chanteur. Pertuzé choisit L'amandier, dont nous vous proposons la vidéo, ci-dessous en pied de page. Pour une fois, nous passerons sur la symbolique érotique, de l'amandier et de son fruit. Texte à double sens comme souvent chez Brassens. A cette époque, il s'agissait non pas de prude précaution mais d'un exercice de style. Le premier degré est très beau et se suffit à lui-même. Restons-en là.

Pertuzé respecte à la lettre le texte de Brassens. Comme à son habitude, dans ses reprises d'auteurs ou ses collaborations, il se tient très proche du sens, de l'esprit de l'original. Il est au service du texte. Ce n'est pas le cas de tous les autres illustrateurs de ce collectif. En effet, certains interprètent et détournent les paroles de Brassens, ce qui conduit parfois à dénaturer et le style, et le sens de la chanson, comme le fait par exemple Tronchet, spécialiste de l'humour noir, avec Les passantes, l'une des plus belles chansons de la langue française, ode à la femme, caricaturée ici. Ce n'était pas une bonne idée.

Revenons à notre amandier. Pertuzé choisit un style coloré, vif, romantique et faussement naïf, comme Brassens finalement. Sauf la dernière vignette. Car l'histoire d'amour finit mal. La chute est brutale, quelque chose comme un désastre, un bombardement, une fin du monde. La fin d'un rêve pour le moins. Le narrateur-amant s’effondre dans le décor des ruines de sa vie. Une chanson qui n'est légère qu'apparemment.

Brassens 1956-1962, Editions Vents d'Ouest.

Vidéo de L'amandier chanté par Brassens

 

Rédigé par ALINEAS

Publié dans #Beaux arts, #Littérature

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