Deux cyclotouristes parcourent le monde, et tombent amoureux de la Lomagne.
Publié le 26 Août 2021
epuis le fin fond de notre minuscule vallon du Saint-Jourdain, derrière l'épaisse muraille d'une bâtisse médiévale, retiré des effectifs, je garde un œil sur le monde, non pas son actualité sinistre, mais sur ses merveilles, sa lumière et ses populations chamarrées. Nous recevons de temps en temps des nouvelles de Drobak (Norvège), de Sacramento (Californie) et de Christchurch (Nouvelle-Zélande)...
Et parfois, par bonheur, le monde vient jusqu'à nous.
Thanh et Jérôme sont arrivés à Lectoure en avril dernier pour deux mois à l'origine, pour recharger leurs batteries, bien que leurs vélos n'en disposent pas. Ils y resteront quatre, pour cause de confinement, et peut-être un peu par plaisir. Sûrement d'ailleurs, nous allons le voir.
Ces deux parisiens trentenaires sont cyclotouristes depuis 2016. Selon leurs propres termes, ils ont quitté leur vie de boulot-métro-dodo et leur zone de confort pour explorer le monde. En Europe, l'Irlande pour se faire les mollets, l'Espagne et de nombreuses régions de France. Et surtout deux années passées en Asie. Admirez ce circuit, du nord au sud, du Yunnan, province du sud-ouest de la Chine, jusqu'à l'île de Bali. 13 700 km et 80 000 mètres de dénivelé positif. J'hallucine !
Pour vous faire rêver, nous avons choisi quelques photos tirées de leur blog, dont la lecture est chaudement recommandée ici Endless Travel.
Sur ce carnet de voyage, nos deux cyclonomades (oups, j'ai failli écrire globe bikers qui n'est pas dans mon Larousse, alors que globe-trotter y est !) offrent généreusement leurs recettes à ceux qui voudraient les suivre : formalités administratives, finances, moyens de transport,
entretien du vélo (parfois très compliqué quand la pièce endommagée n'est pas disponible localement...), nourriture, santé (précieuse à vélo plus encore), hygiène, hébergement, et... préparation de l'étape suivante.
Précisément, faisons un grand saut autour de cette petite planète : comment diable atterrit-on à Lectoure après pareille odyssée transcontinentale ? Il semble que ce soit un compromis entre "recherche dûment documentée d'un ensemble paysage/patrimoine/art de vivre" et "technique du doigt pointé sur la carte, les yeux fermés". Sur la carte d'Airbnb. Bonne pioche ! Thanh s'est bien aperçue que Lectoure est situé sur un promontoire, mais trop tard ! Elle découvrira sur place de surcroît que toutes les balades alentour conduisent à de charmants villages précédés de non moins charmants raidillons. Mais ces néo-lomagnols d'un printemps en ont avalé d'autres.
Je vous propose de découvrir par vous-même, avec les liens ci-dessous, les trois sujets traités par les blogueurs pendant cette villégiature gasconne. En particulier un joli tir groupé sur nos villages, bastides et autres castelnaux, et les kilomètres qui vont avec... Au passage, il faut préciser que Thanh n'est française que de fraîche date. Vous apprécierez la qualité de sa rédaction, avec les jolies maladresses qui donnent au récit cette couleur exotique charmante. J'aimerais tant parler le vietnamien comme elle écrit le français.
Le logement - Lectoure - La Lomagne
Voilà qui nous met un nom, deux prénoms de fait, Thanh et Jérôme, sur les cyclos que nous croisons ou doublons (prudence !) de temps en temps sur nos petites routes, petit salut au passage, parfois en les plaignant d'avoir à faire tant d'efforts sous notre cagnard, ou nos orages, plus souvent en les enviant de profiter mieux que nous ne le faisons nous-mêmes de nos paysages, dans le silence, avec un peu de vent sur le visage et les parfums changeants d'une campagne joliment dessinée.
Les rosiers abondent sur nos vieux murs. Une 4L sous le ponceau du Carmel, deux poneys dans un champ de moutarde, quelques coquelicots sur le bas-côté... Nos deux aventuriers ont su capter l'essence profonde de notre petit pays. Ce printemps confiné avait peut-être quelque chose de spécial... A quelque chose malheur est bon.
Et puis Thanh et Jérôme ont repris la route. Ils sont à l'heure actuelle quelque part en Aveyron. Je voulais leur dire qu'autrefois le Rouergue appartenait à la maison d'Armagnac. Mais ils n'en ont cure. Les frontières ne les intéressent pas. Adishatz.
ALINEAS
Remerciement :
Photos © Endless Travel