Lectoure vu sous un autre angle

Publié le 2 Octobre 2019

C’EST UN POINT DE VUE !

 

Les réseaux sociaux, qui de façon abusive aujourd’hui s'identifient à l'opinion publique, dupliquent à l'infini, de notre ville les clichés, les selfies, les assiettes (g)astronomiques avant engloutissement, les chiens perdus, le candidat (malheureux) au plus joli marché de France sur TF1, la dernière façade chic relookée (bah, le laid vocabulaire) etc… Et votre serviteur lui-même plaide coupable pour avoir participé ici ou là, par la force du mouvement de foule, à ce tableau. Mais je me soigne.

Car les choses sont plus complexes. Et plus profondes. Veut-on voir à la pointe de notre promontoire un glorieux vestige de château médiéval ou bien l'innovation sociale qui lui a succédé, un hôpital-manufacture pour déshérités, ou encore la maternité qui a abrité la venue au monde de vieux(vieilles) lectourois(ses) que je connais ? Monument historique donc par ce fait même, aujourd’hui devenu village de brocanteurs pour chineurs en goguette. Incroyable mue, non ? A l’opposé de la citadelle, au faubourg, passé les remparts et la barbacane, un casino de jeux-salle de spectacle-brasserie. Eldorado populaire ou cheval de Troie des temps modernes ? Presque à portée de bombarde, un supermarché qui écrase, de son halo clinquant, la ville assoupie sous de discrets lampadaires. Enfin, aux quatre coins cardinaux, des silos céréaliers poussés là, en une nuit, comme des champignons. Tout cela est vrai. Mais incomplet.

A bien y regarder, vous verrez encore ici une cascade de géranium accrochée à un balcon de guingois, là un chat craintif qui traverse sur la pointe des coussinets une impasse négligée, un couple d’amoureux sous les marronniers, oui, oui, ça existe encore, les amoureux… Et les marronniers repoussent. Dieu merci.

Alors pour changer un peu des magazines de déco, voici des biais, des envers, des apartés qui font aussi partie du cadre. Sans chronologie ni ordre de préséance. Ils sont partiels, partialement légendés, pas exceptionnels sans doute. D’ailleurs j’aurais très bien pu les garder secrets. Mais j’ai préféré les partager avec vous. C’est mon point de vue. Je peux?

                                                                           ALINEAS

 

PS. Pour agrandir: clic droit sur la photo et [afficher l'image].

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Cimetière Sénégalais

Non merci, surtout pas d'éclairage public ici, même super économique grâce à la technologie led non, non, non... Laissez dormir en paix, sous les cyprès bienveillants, les âmes du cimetière des Tirailleurs sénégalais.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers

Tout n'est pas vendu. Tout n'est pas passé à la télé. En cherchant bien, derrière certains portillons entrebâillés, il reste des espaces de liberté, des poèmes... On dirait que la ville ne veut pas se donner, pas tout de suite. Pas totalement.

 

 

Photo Lectoure Gascogne Gers

Lectoure brûle t-il ? Le feu à la Halle ? Et à la Croix rouge ? Pas de panique : cheminées de refroidissement de la centrale nucléaire de Golfech, à 30km au nord-ouest tout de même.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Ruelles

Allure de Quasimodo. Les ruelles de la vieille ville sont parfois un peu inquiétantes...

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Citadelle Armagnac

Souvent magnifiée par le soleil sur sa pierre dorée, ce jour-là la fière capitale d'Armagnac faisait grise mine. Citadelle fantomatique.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Cathedrale Cul de lampe

Moi aussi j'ai un point de vue... sur les fidèles le dimanche (porte latérale), sur le marché du vendredi, les lycéens les jours de la semaine, sur la police municipale qui dresse les PV rue Nationale... Ça a beaucoup changé depuis mon installation ici, en cul-de-lampe du clocher cathédral.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers

Moche fenestrou, jolie jardinière.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers

Il n'y en a pas que pour la citadelle ! Lever de soleil sur le faubourg, avec le boulevard Banel en enfilade. Un petit air d'Andalousie non ?

 

Photo Lectoure Gascogne Gers

Les amoureux qui s’bécotent sur un figuier, un figuier, un figuier... (air connu). Parking de Sardac.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Carmel

Pas un chat. Pas un touriste. Pas un lectourois non plus. Eventuellement une none en train de passer du cloître au jardin du Carmel, à l'abri des regards grâce à la jalousie du ponceau, en haut dans la pénombre. L'esprit de la rue Soulès.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Marechal Lannes

L'enfant du pays, sans l'écho de la bataille, sans les honneurs. Juste un rayon de soleil sous les platanes.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Silo

- Chacun installe son silo où il veut !

- Oui, c'est un point de vue.

 

Photo Lectoure Gascogne Gers Saint Gény Lip RN21

Une petite chapelle bucolique et isolée ? Perspective trompeuse. Bordée par la route Nationale 21 et son trafic, à la limite de la zone industrielle, modeste mais tout de même, sous les feux et les vivats du stade municipal, vis-à-vis du siège social de Lip s'il vous plaît... l'antique emplacement de la première église de Lectoure au Xième siècle abrite tant bien que mal, le sarcophage de Saint Gény (IIIième siècle).

 

Photo Lectoure Gascogne Gers

Voilà, c'est toujours comme ça. On est victime de son succès: la lumière du ciel de Gascogne, de la belle ouvrage, du sentiment... et puis c'est l'affluence, les curieux, les plaisantins, les piafs. Alors il a fallu limiter les accès.

 

Photos © Michel Salanié

Rédigé par ALINEAS

Publié dans #La vie des gens d'ici

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
Beau début de matinée pour moi dont la vue est bouchée par la première vraie brume de la saison; Bravo, j'aime tout, photos, commentaires …
Répondre
E
Merci pour les apartés poétiques qu'on regarde... poétiquement !
Répondre
A
Merci. Portez-vous bien. Adishatz.
C
Merci pour ces belles photos et commentaires,
Répondre
A
Merci beaucoup. Le sujet est motivant.<br /> Cordialement.
P
superbes clichés j'apprécie cordialement
Répondre
A
Merci. Ça tombe bien, je me demandais pourquoi lors de la récente évolution d'overblog je n'arrivais plus à publier sur Douce France. Alors j'ai abandonné. Je vois que le groupe fonctionne encore très bien. Peut-être ne faisais-je pas comme il fallait ? Je vais essayer de reprendre contact avec ce joli réseau. Félicitations.
J
comme toujours ... les mots qu'il faut où il faut quand il faut et rien n'est faux merci Mimi pour tes carnets
Répondre
A
Merci. Bises. Adishatz.