La vague de froid de 2012 à Lectoure
Publié le 26 Janvier 2021
Nous venons de vivre une petite période de froid. Rien de bien méchant. Il paraît que cela permet de combattre la vermine dans les champs et les jardins. Il y aura 9 ans dans quelques jours, ce fut plus rude. Et surprenant.
Le 1er février 2012, Lectoure se réveillait sous la neige, et surtout avec des températures exceptionnellement basses. Qui plus est, le phénomène allait durer deux semaines. La France et une bonne partie de l'Europe étaient au cœur d'une bulle d'air glaciale, stabilisée par un anticyclone venu de Sibérie. Les nuits oscillaient autour de -15 degrés et les jours restaient négatifs. On essaya bien de déneiger les routes et les trottoirs mais l'effet fut contraire au but recherché... Une patinoire. Pas une voiture sur le chemin de la fontaine Saint Michel ! La cheminée allumée sans discontinuer pour soulager la pompe à chaleur. Une procession de bouillottes renouvelées plusieurs fois par jour pour protéger le compteur d'eau logé à l'extérieur. Et puis, il n'y a plus eu qu'à patienter en priant sainte Lucie, patronne des électriciens.
Mais pour l’ambiance, c'était magique ! Monter faire les courses avec les après-ski dans un paysage de rêve. La sortie du cinéma désert dans la rue Nationale déserte aussi, à peine éclairée par des lampadaires ballotant dans le grésil soulevé par un blizzard fantasque. Le retour à la maison en longeant le cimetière pas plus impressionné quant à lui, dans une nuit étonnamment lumineuse. Le crissement de la neige damée sous les pas pour seul repère sonore, dans un silence de cathédrale. Et des paysages à couper le souffle. Comme ça ne revient pas souvent, on serait presque un peu nostalgique. Oui, je vous entends : "Pas de blague, nous avons bien assez d'une épidémie, d'un confinement, d'un réchauffement climatique ponctué d'orages, de grêle et de crues épouvantables !". Je suis d'accord. Et puis ce n'est pas pratique pour ceux qui travaillent. Il n'empêche, je regrette de ne pas avoir eu le courage d'arpenter les rues et les chemins pour mieux mémoriser cet instant, mon dieu, plutôt bref. Et pas anormal sur l'échelle des temps géologiques.
Alors voici quelques vues insolites qui confirment que nous sommes tout petits et que la nature dans ses excès peut être belle. Comme un éclair dans des nuées tourmentées, comme une mer déchaînée, comme un grand vent dans un sous-bois. Brrrr !
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