La silhouette de la ville de Lectoure dans la communication
Publié le 23 Juillet 2020
Je ne devrais pas avoir trop de mal à vous convaincre : Lectoure a du charme. Mieux, des charmes. Parmi lesquels celui de présenter à quelque distance, un profil photogénique dont les communicants de tous acabits usent pour illustrer leurs supports, logos, plaquettes, publicités, articles de presse et autres médiums. Organismes publics, clubs et associations, dans tous les secteurs d'activité, agriculture, art, tourisme, politique, sport... Lectoure se prête sans rechigner à ce rôle de ville-sandwich et d'estampille.
La silhouette est élancée et harmonieuse. Les traits révèlent un caractère bien trempé. Malgré l'âge, l'énergie transparaît. De la noblesse. Du chien boun diu ! Ajoutez à cela une écharpe de verdure pour être à la mode, un ciel bleu, quoique le noir d'un orage gascon lui donnera un air fantastique, un peu de rouge brique aux pommettes et le ton doré de sa pierre pour briller en public. Comme les top-modèles, la ville plaît et elle le sait.
Les plus anciens d'entre vous se souviennent de la campagne de l'élection présidentielle de 1981 où un certain candidat, qui finalement l'emportera, s'affichait sur fond d'un petit village typique de la France profonde, avec un slogan dédaignant les sempiternelles et ennuyeuses considérations de niveau d'emploi, d'impôts ou de relations internationales : "La force tranquille". Le publicitaire de génie, autoproclamé "fils de pub", Jacques Séguéla redonnait au clocher la place centrale dans la symbolique nationale. La suite des évènements sera autre chose.
Vous remarquerez que les villes bénéficiant, comme Lectoure, d'un relief avantageux font de ce caractère physique une signature : exemple Saint Bertrand-de-Comminges. Les autres devront choisir un seul monument, forcément réducteur même s'il est prestigieux, exemple Cahors, ou bien inventer un symbole supposé signifiant mais qui appellera un slogan d’accompagnement explicatif, exemple Biarritz.
Quant aux villes des Etats-Unis, toutes signent de l'ombre chinoise de leurs sky lines. Après un certain 11 septembre, New York a dû supprimer les twin towers. Reste la Liberté, ce qui n'est pas rien.
Mieux qu'un symbole donc, seul le logo de type "profil" a valeur de portrait, de photo d'identité, relativement fidèle et durable. La silhouette de Lectoure regroupe tout ce que l'on recherche et qui est nécessaire à la vie collective : une Histoire, un patrimoine, un élan, une relation sociale, une population rassemblée... Notre faubourg, les zones industrielles et commerciales, la campagne environnante sont évidemment induites. Chacun se reconnaît dans ce portrait du cœur de ville. Certes, la cathédrale joue un rôle majeur dans la composition. Elle superpose son profil caractéristique à la silhouette d'ensemble de la ville. Comme le nez de Cyrano, le cigare de Fidel Castro ou... les yeux de Lætitia Casta.
Allez, à tout seigneur tout honneur, je me dois de commencer par la ville elle-même. C'est simple, mémorisable, efficace. Il y manque peut-être une ouverture, un élan. Mais je ne voudrais pas provoquer un nouveau tsunami. Vous n'imaginez pas la difficulté qu'il y a à concevoir un logo et plus encore, à tenter de le rajeunir. Celui ci vieillit bien. Ne touchons à rien.
Remontons un peu le temps. En 2009, le concert du bicentenaire de la mort du Maréchal Lannes offrait à l'équipe organisatrice l'occasion de choisir un fantastique cliché nocturne signé Pierre-Paul Feyte.
L'Office de Tourisme de Gascogne-Lomagne, que la nouvelle législation de l'inter-communalité nous a conduit à partager avec les villes voisines, sait ce qu'il peut demander à ce paysage grandiose : faire d'une simple escapade, tout une aventure. Passons sur le bloc-marque affublé de façon injustifiable d'un horrible anglicisme...
Le melon, on n'y coupe pas ! Il est une valeur sûre. Association réciproque d'images de marque. Notre fruit de l'été donne à Lectoure une saveur tout à fait spéciale. Le marché, la terrasse des bistrots, la gastronomie... Depuis la madeleine de Proust on sait que la mémoire d'un goût est puissamment évocatrice de sentiment, particulièrement d'affection.
Depuis le coteau de la Mouline de Belin, les abeilles du Rucher de Lectoure jouissent également du panorama. Au point, lorsqu'elles sont en surnombre, de venir essaimer en ville, obligeant alors l'apiculteur à jouer les pompiers pour ramener ses ouailles à la campagne. Le miel de Laurent Duluc distille le parfum des vallons qui servent d'écrin à notre top-modèle.
Une petite mention pour les meublés de Josette, que je ne connais pas, qui offrent à la fois, en inversant le point de vue, le profil de la cathédrale et la campagne environnante. Limité au cadre d'une fenêtre, mais plutôt réussi.
Et notre palme du "Profil de pub" est attribuée à ... Lectoure à Voix Haute. Le logo de l'association tout d'abord, qui joue avec finesse sur la silhouette de la ville chapeautant la bulle façon BD. Une composition cependant moins lisible en réduction.
L'affiche du festival 2020 ensuite, évidemment bousculé par ce fichu virus, mais joliment illustrée, de façon romantique et moderne à la fois. Une illustration très léchée et efficace pour suggérer le cadre privilégié de cet évènement culturel de qualité.
Enfin, on ne pourra pas reprocher aux deux grandes marques lectouroises de ne pas avoir adopté notre profil de pub. Lip n'est pas né ici et communique très bien au tic-tac de ces trois lettres qui donnent l'heure au monde entier. Quant au Bleu de Lectoure, il habille également largement outre-Gascogne, d'un chic naturel dont la ville se voit attribuer en retour, à titre gracieux, la notoriété. Merci le Bleu.
Alinéas
PS.
Oups, un oubli ! Illustration empruntée au profil Facebook d'Arnauld Cabelguenne, pharmacie de la Mélisse. Pour un message d'importance. Superbe.