Lectoure et Lectourois en cartes postales.
Publié le 3 Avril 2020
LECTOUROIS DE TOUT TEMPS
Quand ça val mal, il faut retrouver ses racines. Pas par nostalgie, ou crainte de l'avenir mais pour y puiser le meilleur. La ville de Lectoure a deux mille ans, des atouts et de beaux jours devant elle. Notre ami Bernard Comte nous a ouvert sa magnifique collection de cartes postales. Pour faire un choix, nous nous sommes intéressés à la vie quotidienne, aux personnages dans le décor. Les clichés datent des années 1900-1910. L'intérêt se concentre déjà rue Nationale. Quoique. En fait les choses n'ont pas beaucoup changé. Les costumes sont chics, les commerces actifs et... et la race Gasconne règne sur le foirail à bestiaux. Là, d'accord, devant notre médiatisé village de brocanteurs, le cliché paraîtra exotique. Mais regardez, on est bien "chez nous". Les Lectourois d'origine pourront reconnaître un aïeul faisant ses courses et, bien sûr, la causette en même temps. Néo-Lectourois, c'est à dire depuis les 100 dernières années, les autres remonteront le temps avec curiosité pour s'imaginer boire un verre au café de La Comédie ou prendre une douche aux bains publics.
Alinéas
Déjà un banc public place Bladé, mais on pouvait aussi s'y garer. Qui on ? Le juge ? Le médecin ?
Les bains-douches, devant le Cours d'Armagnac. L'hygiène d'avant le confort individuel. Ma lectouroise préférée se souvient d'y être venue, naaannn pas avant guerre ! dans les années soixante. Un seul bain pour toute la famille ; les enfants d'abord, puis les femmes et pour finir, les hommes. On venait de dix kilomètres à la ronde !
La foire aux bestiaux, à l'emplacement actuel de la fontaine, devant notre château-hôpital-village des brocanteurs. Il devait bien y avoir quelque jardinier d'en ville pour ramasser les précieuses déjections, une fois les transactions réglées et le calme revenu ?
On vient encore prendre l'eau à la fontaine Diane. Ou faire son Dandy, canotier et col empesé.
Le Bastion: le salon de plein air où l'on profite des premiers rayons de soleil au printemps et de la fraîcheur pendant les longues soirées d'été. Ces messieurs y commentent l'actualité locale et nationale.
" - Alors, il va le faire tomber ce ministère, le père Clémenceau ?
- Pardi, quel caractère celui-là ! ".
Pendant ce temps, les garçons sortis de la Communale, en blouse et portant béret, prennent la pose aux pieds du Maréchal. Dont les lions glorieux sont placardés de réclame pour des alcools...
Au café La Comédie (emplacement de nos cinéma et salle de spectacle), on vous sert en tablier blanc, gilet et nœud papillon, s'il vous plaît !
A l'endroit de notre actuel Office de Tourisme, l'hôtel des "Postes et Télégraphes". A gauche, le portail de la Sous-Préfecture, placardé lui aussi.
Tour du bourreau. Il le fait exprès ce galapian de se poser dans le champ de vision du photographe ?
L'orange piquée de clous de girofles permettait de parfumer les logements bourgeois. D'où le lien avec la droguerie probablement.
Personnel carcéral, visiteurs au parloir des détenus ou simples figurants ? Porche des Cordeliers, le couvent faisant office de prison.
La rue du 14 juillet est très commerçante. Un restaurant, une boucherie, un couturier... et face à l'église Saint-Esprit, cette magnifique épicerie. Une "artère" très fréquentée car elle conduisait à la gare. Avec la valise ou le panier à provisions. Là-bas en bas à pied ? Eh oui.
La légende de la carte postale dit : "Vieilles maisons sur les remparts". Certes. A droite, tout de même, le fil à linge est suspendu au mur du cantonnement, pour le moins exigu, de la gendarmerie de l'époque et qui y restera jusqu'aux années 70 !
Du beau monde en ville. Le buggy du marquis de Terraube ? Ou celui de l'amiral Boué de Lapeyrère monté depuis son domaine de Tulle ?
L'affluence au marché du vendredi. Carte postale colorisée pour s'approcher du ciel de Gascogne et de la pierre dorée de la façade de Saint Gervais. Lectoure toujours.
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PS. Les Lectourois qui connaissent bien les lieux et nos amis historiens pardonneront nos approximations et légèretés. Cet alinéa n'est qu'une chronique, à but distractif pendant cet épisode de confinement. Il existe plusieurs ouvrages pour poursuivre le voyage dans le temps et relativiser nos difficultés actuelles :
- Deux siècles d'Histoire de Lectoure (1780-1980). Collectif.
- Lectoure à la Belle époque. Collectif.
Ces deux ouvrages sont (peut-être) encore disponibles à l'Office de Tourisme.
- Mémoires en images - Lectoure en Lomagne. Pierre Bèze.