Notre cocktail maison, Sureau-Armagnac-Vin effervescent

Publié le 15 Décembre 2018

 

SAMBUCO !

Trois notes de caractère.

Et si on fêtait ça ? Après bientôt deux ans d’existence -comme le temps passe- ce cybercarnet n’a pas encore abordé la question fondamentale du « quoi boire ? ». J’ai bien laissé, ici et là, échapper quelques soupçons de ma tendance coupable, toute raisonnable cependant. Terroir et traditions, bien sûr, convivialité, c’est une nature dans cette maison, et encore, après le départ des derniers hôtes, juste une goutte de Madiran pour partager en amoureux un vestige de brebis des Pyrénées…

J'éviterai à ceux qui me connaissent de me trahir plus avant : c’est vrai, je ne dis pas très longtemps « non, merci » à un vieux whiskey, bien installé au fond d’un fauteuil club, ou à un ti-punch avant d’attaquer un colombo de requin.

 

Aujourd’hui, ce n’est plus un aveu, c’est un plan d’attaque.

 

Notre rubrique Cuisine le prouve, la table de la Mouline de Belin n’est pas avare de ses recettes, qui voyagent… allez  soyons modestes, presque dans le monde entier. Mais là, je vous le dis tout sec, nous nous sommes fait doubler localement. Quelle surprise en effet, de participer à une manifestation publique, de qualité et d’envergure heureusement, chez ces dames de Berrac pardi ! - on dirait un titre de roman -, et de voir servir à l’apéritif cette invention non déposée - sommes-nous  imprévoyants !? -, notre cocktail maison que l’on croyait exclusif. Le savoir-faire de la Mouline de Belin ainsi exposé sur la place publique, certes celle d’un petit village gascon qui résiste à l’envahisseur, mais tout de même, il y avait des risques de fuites dans la presse. Alors, il n’y a plus à tergiverser : il faut faire monter l’affaire… non pas en mousse, mais en puissance. Allons-y.

 

 

INGREDIENTS :

 

Le sirop de fleur de sureau. Sambucus nigra (voir notre alinéa ici), l’arbuste qui embaume les chemins de Gascogne au mois de mai. Facile à faire à la maison, comme tous les sirops. Encore faut-il trouver ses chaussures de rando, son sécateur… et se faire violence. Pas de panique, vous l’achèterez tout fait (voir ici). En outre, vous aurez l’alibi, s’il vous en faut un, de pouvoir faire, avec une eau pétillante, des limonades pour la soif,  pour les enfants, les sportifs et les sans-alcool. Succès garanti aussi.

Le sureau développe un parfum aux réminiscences exotiques. Vous vous amuserez à faire deviner vos invités. Rien que pour vous, nous vous soufflons la réponse: litchi.

 

L’armagnac. Vous en avez toujours une bouteille chez vous pour la pâtisserie. Non ?! Eh bien vous savez ce qu’il vous reste à faire. Un Trois étoiles, aussi qualifié VS (Very Special, eh oui, l’influence d’un marché devenu planétaire) conviendra très bien. Car, si vous avez un grand flacon, un millésime de chez Laberdolive par exemple, ce sera dommage de le mouiller.

 

 

Lectoure a la chance d’abriter deux excellentes maisons que nous recommandons à nos amis et à nos hôtes : le Domaine d’Arton (voir ici) et le Domaine de Mirail (voir ici).

L’Armagnac, la plus vieille eau de vie de France, séduit les amateurs de spiritueux par son tempérament chaleureux, son parfum boisé, ses notes de fruits secs et de caramel, on pourrait y consacrer plusieurs alinéas mais ça ne remplacera pas la pratique.

 

Pour les bulles vous choisirez un vin effervescent de qualité. Un

champagne pourquoi pas, c’est fête ! Mais, ne cassez pas la tirelire, il y a d’autres besoins… Une bonne « méthode traditionnelle » ou « méthode champenoise », appellation aujourd’hui règlementée, autrement dit un crémant, suffira, c’est le mélange des trois ingrédients qui fait l’originalité de notre cocktail.

Pour nos voisins et nos visiteurs, nous avons la chance -là

encore !- d’avoir à Lectoure, la cave des vignerons Plaimont-Val de Gascogne, qui propose, en complément de sa belle gamme de vins et d’armagnac, un bon vin effervescent: Bulles. Si le nom est un peu… léger, voilà un excellent produit qui s’offre joliment, nature, à l’apéritif comme au dessert.

Dans tous les cas, vous éviterez les mousseux doucereux ! Du brut, du caractère, du panache, mordiou !

 

A la Mouline de Belin, nous avons baptisé ce cocktail « Sambuco ! ». C’est le nom du sureau noir tout autour de la méditerranée et jusques aux pinèdes océanes. C’est également le nom de la flûte. La flûte du fifre qui marche en tête de la compagnie des mousquetaires. Sambuco sonne clair comme trois notes de caractère. Le vin frais pétille d’esprit, l’armagnac apporte la profondeur. Le sureau, le bouquet.

 

Pour le décor, humectez le bord de vos verres sur la chair d’un citron et retournez-le sur un lit de sucre fin. Pour la mise en scène, une lichette de pruneau d’Agen ou une feuille de verveine embrochés sur une pique en bois plongée dans le breuvage, suggèreront une touche batailleuse. Une composition toute de tradition, de goût et de belle nature.

 

Voilà un cocktail qui ravira vos invités pendant les fêtes de Noël et de Nouvel An. Nous vous offrons amicalement notre recette pour élaborer celui-ci et nos souhaits de réussite de celles-là.

 

Tchin ! A la bòste !

 

                                                      ALINEAS

 

Photos M. Salanié

Illustration Les gardes françoises, Abraham Bosse 1632, BNF Gallica.

Rédigé par ALINEAS

Publié dans #Cuisine

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